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Ce mercredi a été une journée un peu spéciale, avec deux formations à la clef : informatique et atelier d’écriture. Deux formations aux antipodes l’une de l’autre. Ce jour-là c’est la confrontation de mes deux mondes qui m’obligent à une gymnastique quotidienne. Ce que je suis obligé de faire pour vivre et ce que je fais pour me maintenir dans la vie. Il faut être d’humeur souple et souple d’esprit pour pouvoir faire le grand écart et jongler entre ces deux mondes… Enfin en ce qui me concerne.
Le matin c’est donc la formation bureautique, tout ce qu’il y a de plus basique, comme la salle étroite aux murs nus où nous attends déjà notre formateur. Je rejoins vite les 9 collègues chacun campé derrière son ordinateur. En route pour Windows pro…
Pourquoi est-ce que je suis là ? Vu la mine taciturne de mes collègues, je ne suis sans doute pas la seule à me poser la question. Normal, on est là par obligation et on est payés pour cela.
Puis en fin de journée, toutes les difficultés et fatigues accumulées se sont miraculeusement envolées, je vais participer à mon premier atelier d’écriture et pas n’importe où : dans un endroit prestigieux : au siège des Éditions Gallimard ! C’est donc vrai ce que l’on dit, ce n’est pas une légende : lorsque l’on fait ce que l’on aime, on trouve en soit des ressources insoupçonnées. C’est un cliché de le dire mais il n’empêche que c’est une réalité. Car d’habitude après une journée de travail je suis HS, hors circuit, hors de pensée ! Mais là j’ai assez d’énergie pour recommencer une nouvelle journée… Enfin sans Windows pro…
Je suis arrivée impatiente de commencer. On m’oriente vers une salle où une dizaine de personnes sont déjà installées autour d’une grande table centrale prenant presque toute la longueur de la pièce.
La salle est haute de plafond avec de grands miroirs sur la largeur d’un mur, et de grandes fenêtres ouvrant sur le jardin leur faisant face. Les lampes projettent sur la pièce une lumière et une ambiance dorées. Tout est fait pour me mettre dans l’ambiance. Mais en m’asseyant j’aperçois un grand tableau blanc et quelques chaises pliantes balancées dans un coin… C’est la petite note disgracieuse… La petite note qui confirme que l’on ne vit pas dans un monde parfait… Voilà qui est parfait, parfait pour stimuler l’imagination. Il n’y a rien de mieux pour un écrivain qu’une chose qui n’est pas à sa place.
Je contemple mes « collègues » d’atelier, un seul homme présent parmi la dizaine de femmes… l’envie d’écriture et de littérature serait-il spécialement féminin ?! Mais contrairement à ce matin, autour de moi, je ne vois que des regards réjouis, des gens heureux d’être là, qui ONT payé pour être là ! le contraste continu. Windows pro : 0 ; Atelier d’écriture : 1
Serge Joncour, écrivain connu et reconnu est là, souriant et sympathique. Le formateur informatique lui aussi était souriant et très sympathique, mais Windows pro beaucoup moins…
Arrive le moment que je redoute toujours : la valse des présentations… Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Pourquoi êtes-vous là ? Bref, se raconter, se définir en quelques mots… Comme si c’était possible. Pourquoi je suis là ? Pour franchir l’obstacle… le thème de cet atelier. Tout un programme, même Windows pro n’y avait pas pensé...